Votez pour Moi ! #4

Votez pour Moi! #4,

Vendredi 28 Aout 2020, à 20h
Pour tous, à partir de 8 ans.
Ouverture des portes à 19h45

Dispositif annuel proposé par l'Annexe, Votez pour Moi! soutient la création originale et innovante en permettant au vainqueur de bénéficier d'une résidence d’accompagnement de 3 ans pour développer son projet artistique.

Au cœur du projet participatif de L'Annexe et porté par le Collectif Citoyen, Votez pour Moi! c'est la possibilité pour vous, de choisir les artistes qui seront soutenus et accompagnés à L'Annexe.
Durant cette soirée, chaque candidat aura 10 min pour vous convaincre de voter pour lui et ainsi être l'heureux élu de cette #4ème édition.


Les Finalistes


 

Compagnie Requin-Baleine, La Petite dans la Fôret.

Écrite par : Phillipe Minyana
Mise en scène par : Alexandre Horréard
Distribtion : Clémence Josseau, Louise Ferriau

Le synopsis ?
L’Histoire, tout le monde la connaît. Le roi de Thrace enlève la sœur de son épouse, la séquestre, la viole, la mutile. Il lui coupe la langue. L’épouse venge l’honneur de sa sœur, tue son enfant, fils du roi de Thrace, et le donne à manger à l’ignoble violeur. Après la tragédie, la reine devient hirondelle, le roi, huppe et la petite sœur rossignol. Dans ces poèmes didactiques, Ovide a inventé la genèse de l’humanité. Notre théâtre s’attache à mettre en verbe et en scène les « fondamentaux » de ces légendes inouïes : forêts obscures, fêtes païennes, sacrifices sanglants, surgissements merveilleux, c’est-à-dire une fresque baroque et archaïque, un poème simple, familier et évident.

Le projet ?

Le désir incontrôlable est une idée bien ancrée dans notre culture. Entraîné par sa passion, un homme ne pourrait plus se contrôler, et la violence ne serait que la conséquence mineure de ce désir fou. Mais de plus en plus on commence à reconnaitre que les débordements du désir (le plus souvent masculin) ne sont pas de l’amour mais bien de la violence. On commence à clamer haut et fort qu’un désir qui menace et blesse n’est qu’un désir de possession égoïste et destructeur et non une preuve de passion romantique. Cette affirmation n’est pourtant pas si neuve et se retrouve dans des textes anciens. C’est le cas notamment dans Les Métamorphoses d’Ovide et en particulier dans celle que Minyana a choisi d’adapter : Procné et Philomèle.

Voilà comment est présenté Terée chez Ovide (traduction Marie Cosnay) :
“Le visage de la fille le vaut bien. Un désir cru
Excite Térée ; dans les régions d’où il vient, on est enclin
À Vénus. Il brûle, c’est son vice, c’est celui de son peuple.”

Désir brûlant qui finira de la plus abjecte des façons, le récit tournant à l’horreur complète. Térée viole Philomèle puis lui coupe la langue.
Ce désir si fort qu’il rend l’homme incontrôlable, qu’il le transforme en bête, est une question contemporaine très forte. Le consentement, et donc le contrôle de tous les partis, devient un thème essentiel de la sexualité aujourd’hui. Les changements sont longs et éprouvants — on peut évidemment entendre encore aujourd’hui des hommes excusant les comportements violents, et le viol conjugal n’est pas encore accepté comme une réalité — mais la société est en train de basculer. Le désir souverain, la passion dévorante ne sont plus des excuses valables

La compagnie ?

La compagnie Requin-baleine est créée par Alexandre Horréard et Clémence Josseau en 2019. Elle a pour ambition de créer des œuvres de théâtre contemporaines s’aventurant vers l’onirisme, l’étrange, le burlesque, le grinçant.
Les souvenirs, les fantômes, les monstres, les gens, les cahiers noircis, les aquarelles, les photos, les mots, les mots surtout, les mythes anciens et nouveaux, le beaujolais ancien, les histoires, les obsessions, les rêves, bons, mauvais, récurrents, lucides, le orange, le bleu, la mer, la forêt, le béton, une baignoire, des sacs de voyages, des vêtements secs, sont autant de choses qui constituent l’estomac de notre placide géant des mers.
Jacques Tati, Thomas Mann, Samuel Beckett, Georges Perec, Phillipe Minyana, Alfred Hitchcock, John Cassavetes, Edward Hopper, Kate Bush, Pina Bausch, Raymond Carver, Tim Walker, Philipe Quesnes, Michel Gondry, Terry Gilliam et bien d’autres, sont autant d’inspirations qui nous guident sur un chemin qui ne fait que commencer.

Compagnie Bacchus +5, Le spectacle commence comme ça

Écrite par Nicolas Quelquejay
Mise en scène collective
Distribution par : Nicolas Quelquejay, Emilie Moreau, Marine Lansman, Samuel Labrousse

Le synopsis ?

Ce qui s'est rapidement dégagé des idées de chacun et du travail au plateau a été un regard porté sur le quotidien.
La trame s'est axée sur la journée type d'une jeune femme. Journée a priori banale mais qui, insérée dans ce nouvel univers, se teinte d'absurde, de burlesque, de cruauté. Un monde où les discussions politiques avec des araignées révolutionnaires sont courantes, où l'on voyage à dos de chimère et où, parfois, le spectacle semble conscient d'être un spectacle. Mais rapidement une machine infernale s'emballe en la personne d'un mystérieux docteur et dope n'importe quel instant de vie et de théâtre pour le dynamiser et le transcender absolument, de plus en plus, jusqu'à l'implosion.
Sans verser dans le jugement moral, nous voulons explorer jusqu'où peut mener cette logique d'arracher à tout prix de la vie une exaltation forcenée. Jusqu'au tournant du spectacle qu'elle finira par induire, inéluctablement. Car le désir de la mainmise sur le bon déroulement d'une vie révèle progressivement sa dimension coercitive et mortifère.

Le projet ?

Le titre du projet renvoie à son idée fondatrice ; l'envie de créer un spectacle à partir de nos désirs théâtraux et de nos convictions, en tant que jeunes comédiens sortis d'école. Après plusieurs réunions pour en envisager la nature, nous avons commencé à écrire et à improviser pour faire naître un univers singulier, avec ses propres codes. Le cadre où composer notre récit.
Priorité a été donnée à la dimension ludique, sans pour autant perdre de vue la pertinence et la cohérence du spectacle, à savoir celle du monde que nous nous proposons de créer.

La compagnie ?

Créée en février 2018 par Nicolas Quelquejay, la compagnie rassemble essentiellement des camarades de promotion diplômés du conservatoire Frédéric Chopin. Elle répond au désir de ses membres de porter professionnellement les
projets qu'ils souhaitent créer. Bacchus+5 a pour vocation de travailler sur des problématiques éthiques actuelles, à travers la mise en scène de textes contemporains ou de créations originales. D'où l'association facétieuse dans son nom même de la divinité festive et théâtrale et du "bac+5", synonyme de rigueur et jalon social déterminant dans un monde du travail aujourd'hui secoué de questionnements.
Son premier spectacle, Faire l'Amour est une Maladie Mentale qui Gaspille du Temps et de l'Energie, de Fabrice Melquiot, joué avec l'accord de l'Arche Éditeur pour une dizaine de dates entre Paris, Poitiers et Châtellerault, a ainsi traité de la violence institutionnelle a travers le quotidien de trois policiers. Le spectacle était joué à domicile, afin de pouvoir davantage échanger et débattre avec les spectateurs après les représentations.